Maria Montessori : son histoire

Photo de Maria Montessori

Une femme ayant reçu le Prix Nobel de la Paix à plusieurs reprises, Maria Montessori est une véritable icône de la pédagogie moderne. Elle est notamment à l’origine de la philosophie Montessori, une philosophie qui se centre sur les besoins et les véritables personnalités de l’enfant.

Tout au long de sa vie, elle a pu observer de plus près le cas de nombreux enfants considérés comme étant « difficiles » ou « faibles d’esprit » par la société. Convaincue qu’ils sont tout simplement mal compris, elle met au point une nouvelle pédagogie qui a non seulement changé la vie de ces enfants, mais aussi a instauré tout un système d’apprentissage évolutif et plus compréhensif.

Qui était Maria Montessori ?

Maria Montessori était une psychiatre, docteur, anthropologue, féministe et militante sociale du début du XXe siècle. Précurseur de l’observation et de la compréhension des réactions de l’enfant, elle figure parmi les premiers pédagogues de l’époque moderne. On la reconnait surtout pour avoir créé la philosophie Montessori et sa dévotion pour la science, le progrès ainsi que le droit des enfants.

Fille unique, Maria nait en 1870 à Chiaravalle, en Italie au sein d’une famille bourgeoise. Peu de temps après sa naissance, la petite famille déménage à Florence, puis à Rome. Elle n’avait que 5 ans. En grandissant, elle découvre une passion immense pour la science et veut plus tard devenir médecin. Or, à l’époque, cette profession n’était pas encore accessible aux femmes. Convaincue du contraire, elle réussit à intégrer la faculté de médecine de Rome et obtient son diplôme à peine âgée de 26 ans.

L’histoire d’une pédagogue au cœur généreux

En 1896, Maria Montessori sort de la faculté de Rome avec son diplôme en poche. Très vite, elle obtient un poste d’assistante auprès de la clinique psychiatrique de l’université. Ce poste lui contraint notamment de visiter les asiles de la ville qui traitent des enfants considérés comme des fous.

Maria les observe de plus près et au fil des mois, elle est convaincue que le problème vient de la manière dont sont traités ces enfants, en plus de leurs troubles mentaux. Elle se base principalement sur le point de vue de Jean Itard et Édouard Séguin, des médecins français ayant traité des enfants atteintes de maladies mentales.

En 1899, Maria Montessori intervient au cours d’un congrès de pédagogie qui a lieu à Turin. Très vite, sa pédagogie suscite l’intérêt de tous et elle donna ensuite plusieurs séries de conférences à Rome. Elle deviendra par la suite directrice d’une école d’État d’orthophrénie où elle a formé de nombreux enseignants et instituteurs aux meilleures techniques pour approcher des enfants présentant un handicap mental.

Vers une pédagogie appliquée à tous les enfants

Les travaux de recherche et d’observation de Maria Montessori ne s’arrêteront pas à l’étude de cas des enfants faibles d’esprit. En effet, à partir de 1901, elle commence à observer des enfants dans de bonnes conditions physiques et mentales pour voir si la méthode fonctionne aussi sur eux.

En 1907, la Casa dei bambini fut créé, « La maison des enfants de San Lorenzo ». Maria a pour mission d’organiser la vie des enfants qui y viennent pour étudier. Sans surprise, sa pédagogie trouve également du succès auprès de ces enfants normaux.

Au cours des prochaines années qui suivent, la renommée de Maria Montessori à l’international grandit à une vitesse impressionnante. Elle participa à de nombreuses conférences et organisa des formations, notamment aux États-Unis, en Espagne et aux Pays-Bas. En 1929, elle fonde l’AMI ou Association Montessori Internationale ayant pour mission de promouvoir sa philosophie à travers le monde. Cette mission sera d’ailleurs relayée à d’autres associations nationales comme l’ISMM (Institut Supérieur Maria Montessori) et l’AMF (Association Montessori de France) en France.

En 1939, soit avant que la seconde guerre mondiale n’éclate, elle se rend en Inde et fut contrainte d’y rester. Elle s’installa ensuite aux Pays-Bas jusqu’à sa mort en 1952, à l’âge de 81 ans. Son fils, Mario Montessori prend le relais avant de mourir à l’âge de 83 ans en 1982. Le flambeau est vite repris par Renilde Montessori, sa petite-fille et qui deviendra le précurseur de la branche américaine de l’AMI et auteur de l’ouvrage « Éducation sans frontières ».

Que comprendre de la philosophie Montessori ?

C’est surtout dans la Casa dei Bambini de San Lorenzo que Maria Montessori découvre le secret de l’enfant. Selon la philosophie Montessori, le fait de laisser un enfant choisir ses activités, de manipuler des objets ou de répéter des actes spécifiques sans contrainte fera en sorte d’augmenter son pouvoir de concentration. Il sera alors plus calme, plus social et plus respectueux envers son entourage.

Elle constate aussi qu’un enfant possède un esprit très absorbant. Il a soif de connaissance, est curieux, veut tout comprendre et se construit une propre personnalité en fonction des choses et des faits qu’il perçoit. De sa naissance à ses 6 ans, il vit des périodes sensibles, puis passe par des plans de développement sur plusieurs échelles afin de satisfaire des besoins spécifiques.

Les périodes sensibles selon la pédagogie Montessori

Chaque enfant, peu importe son environnement social, passe par différentes périodes sensibles. Il s’agit de périodes transitoires qui l’aident à mieux développer son intelligence, sa connaissance du monde et ses caractères spécifiques. On parlera notamment :

  • Sensibilité envers les petits objets : les petits détails l’attirent, il a envie de les toucher, les comprendre.
  • Sensibilité de l’ordre : un besoin de constance, de compréhension de ses relations avec ses parents, de sécurité.
  • Sensibilité du mouvement : il travaille la coordination de ses faits et gestes, sa volonté à faire des choses et son intelligence en général.
  • Sensibilité du langage : le langage l’intéresse davantage au fur et à mesure qu’il grandit. Il a besoin de comprendre les moyens de communication qu’utilise son entourage et les utiliser pour communiquer également.
  • Sensibilité du raffinement sensoriel : il se sert de ces 5 sens pour explorer son entourage.
  • Sensibilité sociale : il désire pleinement s’intégrer dans son environnement social.

Les plans de développement de la philosophie Montessori

Maria Montessori a noté 4 grands plans de développement marqué par des caractères mentaux, physiques, sociaux et psychologiques spécifiques.

  • L’âge de la conscience de soi de 0 à 6 ans au cours duquel l’enfant recherche l’aide dont il a besoin pour être autonome, explorer l’environnement qui l’entoure et répondre à ses besoins selon les périodes de sensibilité qu’il traverse.
  • L’âge moral de 6 à 19 ans au cours duquel il développe son sens moral, acquiert plus de connaissance pour mieux comprendre son entourage.
  • L’âge social de 12 à 18 ans au cours duquel il souhaite rencontrer plus de monde, s’épanouir dans ses relations avec ses proches et ses connaissances.
  • L’âge politique de 18 à 24 ans au cours duquel il désire mieux s’engager dans la société et développer le respect envers les autres.

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